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Un cadre pour une pratique régulière du yoga
Pourquoi un cadre?
Est-il utile de dire que rien ne se fait sans rien, que tout
apprentissage requiert un minimum de régularité, voir de rigueur? Bien sûr tout
le monde sait cela, tout le monde est d’accord. Le hic est que le fait de savoir
ne change pas grand chose tant que l’on n’est pas capable d’agir. Comme le dit
le Tantrisme "il ne suffit de prononcer le mot lampe pour éclairer " car si
c’était le cas tout le monde serait magicien. Non ça ne marche pas ainsi. Il
faut une méthode, une régularité sans que pour autant cela représente une
quantité d’entraînement quotidien très importante. Intervenir sur son souffle
c’est intervenir sur les énergies, sur les émotions, sur les fonctionnements
physiologiques. C’est modifier des empreintes gravées depuis tant et tant
d’années qui sont la somme de notre histoire, de nos expériences et de nos
conditionnements éducatifs. Ces empreintes sont forcément inscrites au plus
profond de nos automatismes, on ne peut espérer tout modifier en quelques jours.
Il faut patience et plus encore régularité. Il est plus efficace de mettre en
place un entraînement d’un quart d’heure par jour que de faire deux heures tous
les dimanches. La répétitivité est ce qu’il y a de plus payant : un temps donné
sera réparti avec plus de profit sur plusieurs séances que sur une seule. Un
entraînement rentable demande moins une quantité importante qu’une pratique
régulière. Un peu tous les jours et c’est gagné!
Le cadre et la volonté
Un cadre c’est comme un emploi du temps ; on va décider de
faire telle chose tous les jours ou tous les deux jours à telle heure. Au début
il faut mettre en œuvre la volonté. C’est le principe même de la discipline
personnelle, rien ne se fait sans elle. Notons au passage que cela est vrai pour
toutes les entreprises humaines et plus généralement pour la vie ; vivre c’est
exercer sa volonté. C’est elle qui assure la tenue personnelle, c’est elle qui
donne les moyens de réaliser ses ambitions, c’est elle en fin de compte qui fait
la différence entre les individus. Toutefois elle doit être une qualité qui
structure la personnalité, une énergie qui pousse, mais elle ne doit pas être
rigide, tendue. Si c’est une tension qui permet d’être réaliste ce n’est pas une
contraction, il faut être volontaire avec souplesse ce qui permet à la volonté
de se générer elle-même et de devenir légère et plaisante. L’effort pour
l’utiliser disparaît et elle offre une ambiance d’aisance et de plaisir.
Un cadre et le plaisir
C’est bien là où se trouve l’art de toutes les alchimies
internes : comment le plaisir peut-il habiter nos actes répétitifs ? C’est en
fait la saveur que l’on ressent à faire telle ou telle chose qui donne le
plaisir. La facilité ou la difficulté à l’accomplir n’entre pas en ligne de
compte pas plus, à la longue, que l’utilitaire. Se laver par exemple est du
domaine de l’utilitaire, tous les jours durant toute une vie, qu’elle sinécure!
Cela deviendrait vite une corvée insupportable s’il n’y avait un plaisir intime
et régénérant. En ce qui concerne l’entraînement à la respiration ce plaisir se
dévoile au fur et à mesure, au plus on en fait au plus on goûte une saveur et
une joie très vibrantes. Alors le cadre que l’on s’est fixé n’est plus une
rigidité (utile pour mettre en place) et le moment de l’entraînement est attendu
avec plaisir, voire impatience, comme un espace de ressourcement, de voyage
intérieur, de jouissance autonome.
Un cadre pour l’efficacité
L’efficacité tient à peu de choses. Qu’est-ce qui fait que
telle ou telle entreprise humaine fonctionne, qu’un tel va gagner une
compétition, battre un record, etc. ? La différence est souvent un rien de plus.
Même vis à vis de soi-même et à des niveaux plus modestes de la vie, chacun a eu
l’occasion de saisir ces moments, ces circonstances où l’on est plus efficace
que d’habitude. Ces moments sont d’une façon ou d’une autres des moments où
quelque chose en nous est plus concentré, plus dense, plus tenue, où un pôle
d’intérêt semble générer une énergie intarissable. Ce sont des moments de grâce,
il faut les savourer comme tel. A défaut de pouvoir reproduire à volonté ces
mécanismes, un cadre personnel bien tenue est une autre réponse pour trouver
l’efficacité. De fois en fois il permet aux énergies d’être disponibles aux
moments déterminés, il se passe comme une accumulation, c’est une forme de
conditionnement volontairement choisi qui rend l’entraînement fructueux.
Fixer soi-même son cadre
Un cadre pour être réaliste doit être personnel. Il doit
correspondre à ce que l’on est et à ce que l’on peut faire. Pour instaurer un
entraînement régulier il est complètement inutile de fixer la barre trop haut.
Il vaut mieux commencer " modestement ", expérimenter que c’est faisable, puis
éventuellement augmenter le temps ou la fréquence des entraînements. Quels que
soient ces derniers l’idéal serait des moments fixes, par exemple tous les
matins ou un matin sur deux de 7 heures à 7 heures 30, mais bien sûr cela peut
être à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit. Il faut donc faire en
fonction de sa nature, si l’on est du matin, de la journée ou de la nuit. Une
fois le meilleur moment pour soi déterminer il faut fixer la fréquence et le
temps. Un fréquence d’un jour sur deux et une durée de séance de 20 minutes sont
un minimum. Cela paraît peu, dix minutes par jour, pourtant mis bout à bout cela
fait plus de sept journées de huit heures par ans !
Alors pour goûter tous les bienfaits d’une pratique régulière
du yoga il n’y a qu’à s’organiser. Faire tous les jours un peu de yoga évite
bien des souffrances de la vie, plus (ou presque) besoin d’aller chez le
médecin, chez le psy, chez l’ostéopathe, chez le kiné, etc. Entre les trajets ,
l’attente et la consultation, ça fait largement le temps d‘une bonne pratique.
Et puis il y a en prime tous les bienfaits sur la santé, la longévité,
l’énergie, la stabilité personelle et mentale. Enfin tous les plaisirs que
d’être en super forme physique, énergétique et mantale procurent : à chacun sa
liste !…
Christian Tikhomiroff
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