Visualisation des chakra dans les postures
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La posture est chronologiquement le premier élément du hatha yoga, c’est par elle que commence la pratique. Sans pour autant être l’élément le plus important, il est tout de même celui qui structure le corps. C’est d’abord grâce à l’âsana que l’on va apprendre à le tenir droit, à l’assouplir pour le rendre disponible à la circulation des énergies dans les nâdî et les chakra. Comme l’indique avec justesse Robert Dumel dans un article, « … dans la vision tantrique chaque posture est mudrâ, chaque posture place le corps dans une configuration singulière, un diagramme particulier. Chaque posture est donc un yantra, une structuration formelle douée d’une vibration spécifique qui entre nécessairement en résonance avec une vibration du même ordre dans l’univers », le rôle de la posture est principalement en relation avec l’énergie. Elle sert à la canaliser. C’est une centrale qui met l’énergie en puissance. Pour ce faire il y a une méthode. Cette méthode passe par le souffle et la visualisation des chakra, les roues où circule et tourne l’énergie.
Dans toutes les postures, tous les chakra sont stimulés, mais dans chacune il y en toujours un ou deux qui sont concernés plus que les autres. Ainsi dans la charrue c’est principalement le chakra de la gorge et celui du ventre qui entrent en vibration. Dans la montagne (parvatâsana) celui du cœur, dans le cobra celui du pubis, dans la pince mûlâdhâra, celui de la base de la colonne vertébrale. Dire cela n’indique pas qu’il ne se passe rien dans les autres chakra, mais c’est moins intense. Naturellement on stimulera dans la posture le ou les chakra activés. Pour cela il suffit d’associer respiration et visualisation, concentration et prânâyâma.
La méthode du hatha yoga n’indique pas de se focaliser sur le corps physique, les muscles, les tendons, les ligaments, voire les organes internes. Elle préconise exclusivement de fixer la pensée et les souffles dans un ou deux centres d’énergie, ou de stimuler des liens entre les uns et les autres. Par commodité, dans une posture donnée, on choisira le chakra qui réagit le plus fortement, mais on pourrait tout aussi bien faire avec un autre.
Dans ce chakra choisit on installera la pensée en créant mentalement son image à partir d’un, de deux, de trois éléments (jusqu’à sept ou huit) pris dans les représentations classiques. On peut également se concentrer sur les qualités ou les organes et les perceptions sensorielles qui sont en relation avec ce chakra. En même temps on installera un souffle adéquat, principalement axé sur les rétentions à poumons pleins ou à poumons vides, et on utilisera mentalement des mantra. Ceux-ci peuvent être directement liés à l’énergie désirée ou être les bîja des centres eux-mêmes. Ils peuvent servir à rythmer le souffle ou, dans certains cas, être énoncés en continu.
La visualisation la plus courante, vraiment facile, consiste à visualiser un chakra comme une roue avec un moyeux au centre d’où partent des rayons. Le nombre de rayons est déterminé par le nombre de pétales du chakra indiqué dans les textes classiques. Cette roue sera visualisée en expansion durant l’inspiration et en rétraction durant l’expiration, jusqu’à devenir un point pendant la rétention à poumons vides. Ainsi, rapidement, le souffle, la pensée et l’énergie trouveront un fonctionnement unitaire mettant en vibration la roue concernée. Des manifestations de chaleur, de lumière, de froid, de vibration, de mouvements y seront perçues, indiquant que le travail fonctionne correctement.
La stimulation des chakra dans la posture crée une réaction en chaîne dans la structure énergétique, mentale et dans le corps. Les bienfaits qu’en retire celui-ci sont nombreux : souplesse, régénération des organes internes, stimulation des fonctionnements vitaux (digestion, élimination, etc.), action sur les disfonctionnements organiques et sur les maladies en général. L’effet sur le mental et sur les comportements est également utile car la modification des énergies, leur libre circulation, tend à faire éclore les meilleures qualités personnelles. Enfin l’énergie elle-même, purifiée, stimulée, est plus disponible, plus active, donnant résistance et force intérieure. Autant de qualités qu’une simple concentration sur l’appareil ostéo-articulaire avec un souffle relâché ne peut développer. Si le yoga est une médecine personnelle efficace, s’il est une culture de l’énergie pertinente, c’est grâce à l’utilisation conjointe des souffles et des visualisations des chakra dans les postures. Cette façon de faire n’est pas difficile, et en plus elle est agréable.
Christian Tikhomiroff