Réflexions


Alors avez-vous trouvé de qui il s’agit ?

Un philosophe ? Peut-être Cioran ? Ce qu'il dit ressemble à notre personnage....

"Lors même qu'il s'éloigne de la religion, l'homme y demeure assujetti ; s'épuisant à forger des simulacres de dieux, il les adopte ensuite fiévreusement : son besoin de fiction, de mythologie triomphe de l'évidence et du ridicule. Sa puissance d'adorer est responsable de tous ses crimes : celui qui aime indûment un dieu, contraint les autres à l'aimer, en attendant de les exterminer s'ils s'y refusent"

"On ne tue qu'au nom d'un dieu ou de ses contrefaçons : les excès suscités par la  déesse Raison, par l'idée de nation, de classe ou de race sont parents de ceux de l'Inquisition ou de la Réforme. Les époques de ferveur excellent en exploits sanguinaires : sainte Thérèse ne pouvait qu'être contemporaine des autodafés, et Luther du massacre des paysans. Dans les crises mystiques, les gémissements des victimes sont parallèles aux gémissements de l'extase... Gibets, cachots, bagnes ne prospèrent qu'à l'ombre d'une foi"

"Regardez autour de vous : partout des larves qui prêchent ; chaque institution traduit une mission ; les mairies ont leur absolu comme les temples ; l'administration, avec ses règlements, - métaphysique à l'usage des singes... Tous s'efforcent clé remédier à la vie de tous : les mendiants, les incurables même y aspirent : les trottoirs du monde et les hôpitaux débordent de réformateurs."

"C'est que toute foi exerce une forme de terreur, d'autant plus effroyable que les « purs » en sont les agents. On se méfie des fînauds, des fripons, des farceurs ; pourtant on ne saurait leur imputer aucune des grandes convulsions de l'histoire ; ne croyant en rien, ils ne fouillent pas vos cours, ni vos arrière-pensées ; ils vous abandonnent à votre non­chalance, à votre désespoir ou à votre inutilité ; l'humanité leur doit le peu de moments de prospérité qu'elle connut : ce sont eux qui sauvent les peuples que les fanatiques torturent et que les « idéalistes » ruinent."

"Dans tout homme sommeille un prophète, et quand il s'éveille il y a un peu plus de mal dans le monde..."

"La folie de prêcher est si ancrée en nous qu'elle émerge de profondeurs inconnues à l'instinct de conservation. Chacun attend son moment pour proposer quelque chose : n'importe quoi. Il a une voix cela suffit. Nous payons cher de n'être ni sourds ni muets..."

"Des boueux aux snobs, tous dépensent leur générosité criminelle, tousdistribuent des recettes de bonheur, tous veulent diriger les pas de tous"

Pas sûr!

Une sage ? Peut-être Kabir ? C'est presque l'inverse de Cioran, quoique...

« Ne va pas au jardin des fleurs !
O ami, n’y va pas, en toi est le jardin des fleurs.
Demeure sur le lotus aux mille pétales,
Et là, contemple l’infinie beauté »

« O mon serviteur,
Où me cherches-tu ?
Regarde !
Je suis auprès de toi.
Je ne suis, ni dans le temple,
Ni dans la mosquée,
Ni dans le sanctuaire de la Mecque,
Ni dans le séjour des divinités indoues.
Je ne suis,
Ni dans l’ascétisme
Et ses renoncements,
Ni dans les rites
Et les cérémonies.
Si tu me cherches vraiment,
Tu me trouveras aussitôt
Et, un moment viendra,
Où tu me rencontreras.
Kabir dit : « O sage,
La conscience est le souffle de tout ce qui respire ». 

Ou  le Svara (souffle cosmique)? Dieu ? Vous ? Moi ?

Peut être la part cachée et inavouées de ces individus …  Sinon l’humanité serait différente mais, humain, dieu ou diable tout le monde s’en fout et ainsi chacun agit selon sa nature, et ainsi tout est en ordre...

 

C. Tikhomiroff

 

 

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