Padmâsana, la posture du lotus. Classique parmi les classiques, image d’Épinal des yogi, cette posture semble pourtant méconnue en France. La majorité des ouvrages avisés sur le yoga, des fédérations, des centres de yoga et des professeurs déconseillent l’apprentissage et, à fortiori, la pratique de padmâsana avançant l’argument que la structure ostéoarticulaire de nos genoux d’occidentaux étant différente de celle des yogi de l’Inde ne nous permet pas de faire le lotus sans douleur et sans risque. C’est vraiment dommage car les bienfaits que l’on peut attendre de padmâsana sont immenses tant au niveau de la pratique, surtout la respiration et la méditation, que de la santé. Heureusement cela n’est pas vrai, enfin pas tout à fait. On peut admettre qu’en Inde, ou plus généralement en Asie ou en Orient, les gens ont une autre façon de se tenir et de s’asseoir et qu’ils sont le plus souvent au sol, ce qui entretient naturellement depuis leur tendre enfance une grande ouverture du bassin et des hanches qui rend aisée la prise et la tenue de ce genre de posture. En Occident l’utilisation constante de chaises et de fauteuils a développé des attitudes avachies de la colonne vertébrale et une fermeture des hanches. En effet on observe, même chez nous, que la quasi majorité des jeunes enfants prend aisément le lotus et que quelques années après ce n’est plus le cas.
Le yoga, méthode
généreuse, propose un ensemble préparatoire ayant pour but d’assouplir
les hanches afin de rendre aisé la prise et la tenue dans le temps de
padmâsana. Cette préparation permet aux Occidentaux d’obtenir la
souplesse nécessaire pour réaliser confortablement et sans danger
padmâsana, voici ce dont il s’agit. Préparation au lotus
Première phase.
Deuxième phase
b) Prendre le pied gauche et le porter sur le genou droit en faisant sortir le pied, les deux tibias sont l'un sur l'autre. Il est possible que le genou gauche soit haut, c’est normal si la hanche n’est pas souple, bien ouverte. Si c’est la cas il ne faut pas aller plus loin, attendre en faisant les respirations de la première phase. Sinon porter les mains au sol sur le côté des cuisses, descendre en expirant pour approcher la tête vers les tibias, si c’est possible l’appuyer. Rester ainsi en faisant les respirations de la première phase. Troisième phase
Plier
le jambes, joindre les plantes de pieds qui
sont écartés de dix à quarante centimètres du périnée. Porter les
mains sur les genoux, doigts à l’extérieur, coudes avancés.
Cet « entraînement » est à renouveler régulièrement si on désire des résultats. Si on n’a pas beaucoup de temps on peut faire tous les jours au moins l’une des trois phases. Au bout de quelques semaines on va constater une amélioration conséquente de la souplesse des hanches et donc une meilleure assise, un dos plus droit et plus tonique. Le temps qu’il faut pour arriver à prendre le lotus est fonction de « l’état » de départ. Une fourchette large indique entre trois mois et trois ans… Dans tout les cas ce n’est pas du temps perdu car les bienfaits du lotus pour le dos, toute la sphère ando-abdominale, les énergies vitales (tonicité et durée de vie) et sexuelles sont immenses. Enfin le lotus est une posture pertinente pour lutter contre les affres du vieillissement du corps, tout le monde est à peu près concerné…
Christian Tikhomiroff |