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Antar muna dharana
La concentration du silence intérieur
Antar muna dharana est une concentration classique, donc ancienne, du yoga tantrique. On peut observer quelques variations selon les écoles. Ne soyez pas surpris, si vous la connaissez, de trouver peut être ici quelques différences.
C’est une concentration du yoga du son, un voyage de l’extérieur vers l’intérieur. La technique associe son extérieur, son intérieur et sons des pensées discursives pour conduire au silence total, par conséquent au non mental. Cette dharana est techniquement très simple, cinq étapes qui conduisent du son extérieur au silence intérieur… Quel programme ! Cela veut dire qu’elle est accessible quel que soit le niveau de pratique, un débutant peut tout aussi bien la faire qu’un chevronné, l’un et l’autre, à leur niveau, en tireront autant de bénéfice.
Déroulement
1) Technique
structurelles
- Assise : une assise classique.
- Mudra/bandha : mulabandha (contraction de l’anus) - jnana-mudra
(position des mains sur les genoux) – kecharimudra (position de la
langue retournée) – Shambavimudra(position des yeux fermés convergents
vers le haut).
- Respiration : souffle subtil (respiration apaisée et lente).
- Lieu de concentration : ajna chakra.
- Visualisation : l’espace mental.
2) Les cinq phases
a) Se concentrer sur un son
externe continue, soit le son du bol soit un son frappé (avec un bâton
sur le sol ou autre) toute les deux secondes. Eliminer le reste, devenir
ce son. Durée : cinq minutes.
b) Se concentrer sur le son interne : porter l’attention à l’intérieur des oreilles et se concentrer sur le son interne continu. Devenir se son qui ressemble « étrangement » au son « OM » continu. Durée 5 minutes.
c) Se concentrer sur la première pensée qui vient. Chasser toutes les autres qui ne manqueront pas de se présenter. Cette première pensée est généralement verbale, il est possible, même souhaitable, de la transformer en image(s) et de rester concentrer uniquement sur cette (ces) image(s). Durée 5 minutes.
d) Se
concentrer sur une pensée volontairement choisie. Appliquer le même
processus que dans l’étape précédente. Durée 5 minutes.
Certaines écoles inversent les étapes c et d.
e) Se concentrer sur le silence et l’immobilité. Chasser touts sons, toutes pensées et toutes images. Rester vacant, dans le vide, dans la vacuité. En général ça ne dure pas très longtemps (quelques dizaines de secondes) car c’est une étape très haute de la concentration. Chaque fois qu’une image, un son ou une pensée surgit il faut la chasser pour revenir dans le silence. Durée 5 minutes.
Terminer en s’allongeant (facultatif), en observant le souffle et en jouissant de l’instant magique.
L’ensemble de la pratique prend vingt cinq minutes. Si l’on dispose de moins de temps on peut réduire le temps de chaque étape en gardant un temps équivalent entre elles. Le minimum est une minute par étape, soit cinq minutes en tout. C’est vraiment le minimum, une sorte de « c’est mieux que rien »…
C’est une belle pratique de travail sur le silence et l’immobilité. Elle centre l’individu, augmente rapidement ces faculté de concentration et apprend le recul, l’état du spectateur. Ces bénéfices sont rapidement accessibles, au bout de quelques semaines seulement.
Christian Tikhomiroff